Rédigé par Kylie Verlinden-Kitchen, boursière internationale McCall MacBain 2023-2024 en Colombie
Je vis actuellement à Medellín, en Colombie, où j’apprends l’espagnol. L’autre jour, j’ai décidé à l’improviste de prendre l’avion pour passer la fin de semaine dans la ville de Bogota. J’ai facilement réservé mon vol ainsi qu’un séjour à une auberge. En prenant ma place à bord de l’avion, j’étais bien fière de moi. J’ai grandi sur une ferme au milieu de nulle part en Ontario, où la chose la plus intéressante qui s’est jamais passée était un incendie sur un champ causé par la défaillance d’une moissonneuse-batteuse. À l’époque, je n’aurais jamais cru que je serais un jour capable d’accomplir ce qui me semble maintenant si élémentaire. Je n’avais voyagé que quelques fois avec ma famille, aux Pays-Bas et à Disneyland. Je ne savais pas réserver un billet d’avion ou un hôtel. Je ne savais pas comment fonctionnent les douanes et le contrôle de sécurité à l’aéroport. En fait, en premier lieu, je n’aurais même pas su appeler un taxi pour me rendre à l’aéroport! Pourtant, me voici aujourd’hui à survoler la Colombie, en Amérique du Sud, pour passer une fin de semaine dans une ville que je n’ai jamais visitée.


À mon arrivée à l’aéroport de Bogota, j’ai soudainement eu une envie d’aller au McDonald’s, où je n’avais pas mangé depuis plus de deux mois. Alors que je savourais mon combo Junior au poulet, un couple âgé s’est assis à ma table, par manque d’autres espaces libres. J’ai commencé à parler de la ville avec eux en espagnol. De fil en aiguille, je me suis retrouvée ce soir-là à jouer au tejo (un jeu populaire à Bogota qui consiste à lancer des pierres sur une plaque en argile remplie de petits explosifs) avec le petit-fils d’un couple que j’avais rencontré par hasard au McDo et ses amis.
Peine perdue d’essayer de dormir cette nuit-là. Au lit, je n’arrêtais pas de penser à cette incroyable journée. Avant ce voyage, je m’étais toujours considérée comme une personne très timide et réticente à agir de façon indépendante. Pourtant, j’avais amorcé une conversation avec des étrangers, dans une langue étrangère, dans une ville étrangère où je m’étais rendue en avion. Ça fait seulement deux mois et demi que je suis en Colombie, et pendant cette courte durée, j’ai gagné énormément en confiance et en estime de soi.


C’est vrai que tous les jours ne sont pas aussi riches en surprises et en plaisir que celui de mon voyage à Bogota. Il y a des jours difficiles. Parfois, j’ai l’impression que mon espagnol n’est pas à la hauteur et que je n’apprends pas assez vite. Parfois, je me sens trop gênée pour essayer de nouvelles choses. C’est là que je me rappelle du chemin que j’ai parcouru à ce jour. Je songe à ma vie sur une ferme au sud de l’Ontario. Je pense à mon premier cours d’espagnol, où je ne savais même pas me présenter ou dire bonjour. Je me souviens d’avoir détesté sortir de la maison sans avoir quelqu’un pour m’accompagner. Si j’ai connu une telle transformation en seulement deux mois et demi, je peux à peine m’imaginer à quoi ressemblera mon évolution après une année entière en Colombie! J’ai hâte aux nouvelles expériences et aux nouveaux défis qui m’attendent, en sachant que je continuerai à m’épanouir bien au-delà de mes attentes.
Les Bourses internationales McCall MacBain sont ouvertes aux étudiant·es du premier cycle de l’Université McGill, de l’Université du Manitoba, de l’Université Dalhousie et de l’Université McMaster, ainsi qu’aux bénéficiaires d’une Bourse McCall – Comté de Huron et d’une Bourse MacBain – Niagara Falls qui étudient dans un établissement canadien. L’appel de candidatures a lieu d’octobre à janvier chaque année.