S’engager dans la santé mentale et le mieux-être des étudiant•e•s postsecondaires au Canada

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Au cours des dernières années, la demande de la population étudiante pour de l’aide en santé mentale dans les établissements postsecondaires a augmenté, mais les universités et les collèges ont eu du mal à suivre le pas. C’était déjà le cas avant la pandémie et les choses n’ont fait qu’empirer depuis. La Fondation McCall MacBain soutient onze universités et collèges au Canada pour tester de nouveaux modèles et développer des programmes existants qui s’attaquent à plusieurs causes profondes responsables des problèmes de mieux-être et de santé mentale de l’effectif étudiant aux études postsecondaires, en particulier l’anxiété sociale, l’isolement et le stress universitaire.

En 2019, avant la pandémie, 69 % des étudiant•e•s du postsecondaire au Canada ont déclaré ressentir une anxiété accablante, 51% ont déclaré se sentir déprimées et 70 % ont déclaré se sentir très seules, selon le sondage de la National College Health Assesment (NCHA).

La pandémie a exacerbé ces tendances. Les élèves du secondaire, qui ont manqué des occasions importantes de développer et d’entretenir des relations, et dont l’apprentissage a été affecté par le changement des modes de communication, se sont retrouvé•e•s dans les établissements postsecondaires avec des niveaux accrus d’anxiété sociale et de solitude, moins bien préparé•e•s et plus anxieux•se•s à propos de leurs études.

Ce n’est donc pas très surprenant que 74 % des étudiant•e•s aient déclaré que la pandémie avait aggravé un trouble de santé mentale existant et que 61 % aient déclaré que la pandémie avait créé de nouvelles difficultés à cet égard, selon un sondage de 2022 commandé par l’Alliance canadienne des associations étudiantes, en partenariat avec la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC).

En tant que fondation qui investit dans le potentiel de leadership des jeunes grâce à des bourses et des occasions éducatives depuis plus de 15 ans, nous savons qu’un investissement dans le mieux-être et la santé mentale est également un investissement pour aider les jeunes à s’épanouir comme moteurs de changement de la prochaine génération. C’est ce qui nous a conduits à travailler avec des partenaires de l’enseignement postsecondaire, dans le but de déterminer comment répondre aux besoins en matière de mieux-être et de santé mentale dans les établissements postsecondaires.

S’attaquer aux causes profondes grâce à nos investissements dans les initiatives en santé mentale au niveau postsecondaire

Nous investissons plus de 3 millions de dollars canadiens pour aider onze établissements d’enseignement postsecondaire canadiens à redéfinir l’expérience étudiante et favoriser un sentiment d’appartenance à la communauté, afin d’accroître la résilience et l’auto efficacité de diverses populations étudiantes.

Les programmes menés par les pairs aident la communauté étudiante à affronter différents types de stress. Photo : Brock University.

Même si nous reconnaissons le rôle important des services de conseil et de soutien médical, nous avons choisi de concentrer nos investissements directement sur les causes profondes. Si les étudiant•e•s souffrent d’anxiété sociale et d’isolement, comment pouvons-nous créer des espaces où ils peuvent se faire des ami.e.s et interagir entre eux de manière pertinente? Comment pouvons-nous identifier à temps le manque de préparation universitaire et nous y attaquer directement? Comment pouvons-nous fournir à la communauté universitaire les compétences nécessaires pour identifier les signes d’un mal-être et y répondre, afin que le corps étudiant obtienne rapidement le soutien dont il a besoin?

Notre approche a été d’identifier des partenaires qui avaient créé une base de données probantes sur les lacunes existantes en tenant compte des besoins spécifiques de diverses populations étudiantes, y compris celles de milieu rural, de première génération, des autochtones, des personnes racisées, internationales et 2SLGBTQ+. Nous avons dirigé nos investissements vers le soutien d’un éventail de modèles, notamment des programmes de transition en première année, des programmes d’intervention précoce, des programmes de formation pour le personnel et les effectifs étudiants de première ligne, ainsi que des initiatives de consolidation de la communauté.

Nous avons effectué une première série d’investissements auprès de quatre établissements postsecondaires en 2021 et, sur la base des premiers apprentissages, nous avons investi dans sept autres programmes en 2023. Nous espérons que ces investissements aideront les bénéficiaires à développer des communautés universitaires prospères où le mieux-être, la santé mentale et la réussite étudiante se renforcent mutuellement.

En partenariat avec ces établissements postsecondaires respectifs, les fonds soutiennent les projets suivants :

Brock University : Le financement soutient deux volets distincts. Il aidera à l’élaboration et la mise en œuvre d’un cours à microcrédits basé sur des données probantes, et intitulé « Ambassadors of Campus Well-being » (Ambassadeur•drice•s du mieux-être sur le campus). Ce cours se concentrera sur les facteurs individuels et systémiques qui affectent la santé mentale et le mieux-être de l’effectif étudiant. Il facilitera également l’embauche de jeunes diplômé•e•s en tant que porte-parole du mieux-être. Elles seront intégrées dans les bureaux des facultés, dans les sports universitaires et dans le Black Student Success Centre (Centre de réussite des étudiant•e•s noires), en vue de soutenir les programmes de santé mentale et de mieux-être et d’aider à d’orienter les étudiant•e•s.

Université Concordia : Le financement soutient Homeroom, programme existant de transition en première année, qui répartit les étudiant•e•s dans des groupes se réunissant chaque semaine avec des pairs mentor•e•s formées. Ces mentor•e•s les accompagnent dans un programme complet sur divers sujets allant des habiletés pour étudier à la gestion des conflits. Homeroom organise également des événements en personne pour lutter contre l’isolement social sur le campus et consolider la communauté. Le programme continue de rejoindre plus de 900 étudiant•e•s de première année pendant l’année universitaire.

Dalhousie University : Le financement soutient un élargissement de Together@Dal, programme de transition de première année lancé en 2020, grâce à un investissement précoce de la Fondation McCall MacBain. Cet élargissement prévoit de renforcer des programmes d’études, de leadership et de carrière, par un soutien accru aux populations étudiantes mal desservies, afin de les aider à surmonter les obstacles uniques auxquels elles font face. Le programme continue de rejoindre des centaines de nouveaux étudiant•e•s chaque année.

MacEwan University : Le financement soutient un nouveau programme de transition en première année qui offre une aide aux étudiant•e•s avant leur arrivée sur le campus, des occasions de mentorat par les pairs sous forme de cohortes, des ateliers axés sur les compétences et un système d’intervention précoce pour les recrues étudiantes ayant besoin d’un soutien supplémentaire au cours de leur première année. Le programme devrait rejoindre jusqu’à 5 300 étudiant•e•s de première année sur deux ans.

McMaster University : Le financement soutient un programme éducatif de santé mentale, qui comprend des ateliers interactifs basés sur des cas pratiques, offre aux étudiant•e•s diplômées des compétences en santé mentale nécessaires pour aider l’effectif étudiant de 1er de premier cycle et leurs pairs, tout en préservant leur propre bien-être. Ce programme, qui pourrait mobiliser jusqu’à 200 étudiant•e•s diplômées en une année, les aide à s’orienter dans les systèmes et les ressources de santé mentale, à acquérir des compétences socio-émotionnelles et à développer leurs réseaux sociaux pour lutter contre la solitude et l’isolement.

Niagara College : Le financement soutient ConfideNCe, un nouveau programme de transition en première année visant à lutter contre l’anxiété et le stress universitaire des étudiant•e•s dans trois programmes de santé appliquée à haute priorité : soins paramédicaux, aide-soignant•e et infirmier•mière auxiliaire. Le programme vise à rejoindre plus de 400 étudiant•e•s sur deux ans et s’appuie sur des données colligées par le Collège, qui identifient l’impact négatif de l’anxiété accrue dans la population étudiante sur la rétention dans ces programmes.

OCAD University : Le financement soutient une série d’initiatives de santé mentale et de mieux-être menées par les pairs. Il s’agit notamment d’ateliers conçus, élaborés et menés par les pairs, d’une équipe mobile d’intervention en santé mentale et d’un réseau de pairs formés qui peuvent jumeler les étudiantes et étudiants souffrant d’isolement social avec des activités et des types de soutien appropriés sur le campus. Les initiatives sont conçues en collaboration avec les étudiantes et étudiants pour créer des programmes de mieux-être qui améliorent la santé mentale et la résilience de la communauté de plus de 5 000 étudiantes et étudiants sur le campus. Le programme est basé sur les enseignements tirés de projets pilotes passés qui ont aidé l’Université à identifier les approches les plus efficaces pour les besoins spécifiques de sa population étudiante.

Queen’s University : Le financement soutient le développement et les adaptations itératives d’une application sur la santé mentale et le mieux-être, en partenariat avec le corps étudiant. Cette application préconise l’auto-surveillance du bien-être et fournit des recommandations personnalisées visant à favoriser le mieux-être. Cette ressource numérique a été fondée sur les données de l’étude U-Flourish Student Well-being and Academic Success (Votre épanouissement – Bien-être des étudiant.e.s et réussite scolaire), afin de comprendre et d’identifier les facteurs de prédiction de la santé mentale et des résultats scolaires chez les étudiant•e•s en première année.

St. Francis Xavier University : Le financement soutient le lancement d’un Centre de réussite des étudiant•e•s noires favorisant le bien-être des populations étudiantes noire et afro-néo-écossaise en fonction de quatre éléments : le sentiment d’appartenance, la réussite scolaire, le sentiment de guérison et la communauté. Le Centre soutiendra la santé mentale et le bien-être des étudiant•e•s et servira d’espace pour les activités culturelles et la programmation. Le Centre vise à avoir un impact direct sur 1 000 étudiant•e•s noires et afro-néo-écossais•e•s en deux ans et à bâtir des liens avec la communauté universitaire de façon plus large.

University of Alberta : Le financement soutient la mise sur pied d’ateliers d’activités culturelles et de projets de sensibilisation pour mieux favoriser les liens entre la communauté étudiante autochtone et les services d’aide au bien-être, en partenariat avec la First Peoples’ House (la Maison des Premières Nations) et d’autres groupes d’étudiant•e•s autochtones et des secteurs de services dans l’établissement. Cette initiative vise à briser les silos entre les départements en deux ans, afin d’aider la communauté de l’Université de l’Alberta, qui compte plus de 1 900 étudiant•e•s autochtones, à naviguer dans la vie universitaire et à tisser des liens sociaux.

Université Laval : Le financement soutient une série d’ateliers sur la nutrition et la cuisine dans quelques résidences étudiantes et facultés, pour aider à lutter contre l’impact de l’insécurité alimentaire et financière sur le mieux-être de la population étudiante sur le campus. Ce programme pilote, qui devrait rejoindre plus de 200 étudiant•e•s de 1er cycle sur deux ans, leur permettra d’acquérir diverses habiletés en cuisine et en nutrition, tout en favorisant la création de liens communautaires et sociaux pendant les repas.